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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/193

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Et se renverse sur sa chaise qu’il balance.
Un vieux ménage bien calme mange en silence.
Impatient, j’attends un plat long à venir
Et que j’ai réclamé déjà sans l’obtenir.





Sur ma nappe est posée une haute bouteille
D’eau minérale en vogue ; on la vante, on conseille
Son usage abondant et surtout incessant
Sur un large papier d’un rose caressant
Entourant fixement la bouteille à sa base ;
Un dessin y figure où du monde s’écrase
Aux abords d’une source ; une donneuse d’eau
En tablier, ayant en guise de chapeau
Un nœud de ruban dans les cheveux, sert la foule ;
Elle tient par le fond un grand verre qui coule,
Tant il est plein de l’eau divine qui guérit.