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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/233

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Non loin de là, des gens partent en promenade,
Tous installés sur des ânes fringants ; ils vont
À gauche, en obliquant quelque peu vers le fond ;
Une femme à grand nez, sèche, dégingandée,
Ouvre la marche ; on l’a plusieurs fois demandée
En mariage ; dans certains cas son argent
Pouvait suffire pour rendre très indulgent
Sur son physique ; elle a repoussé chaque avance,
Chérissant par-dessus tout son indépendance ;
Elle voyage à sa guise et quand ça lui plaît,
Quitte un endroit sitôt qu’elle le trouve laid,
N’a personne pour mettre obstacle à son caprice.
Elle s’agite sans cesse, aime l’exercice
Et se distingue dans tous les genres de sports.
Aux jeux d’adresse elle est l’émule des plus forts.