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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/41

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Sa moustache mouillée est retombante et plate,
Ses coins laissent tomber des gouttes ; à la patte
Il porte, juste à sa mesure, un bracelet
Contre l’humidité duquel brille un reflet,
Et qui reste à sa place, inébranlable, à cause
D’une touffe de poils sur laquelle il repose ;
La touffe est circulaire et sa belle rondeur
Prouve l’habileté parfaite du tondeur.
Une vague devant le chien s’étale et couvre
Le sable égalisé. La main de l’enfant s’ouvre
En laissant échapper consciemment, exprès,
Le bâton libéré, mais encore trop près
Pour que la main déjà lourde soit retombée ;
Le pouce s’arrondit en ligne recourbée,
Immobile et raidi, car il se lève fort
Ainsi que tous les doigts, pour ne pas faire tort
À l’élan de ce qu’ils lâchent. Sur le costume
De l’enfant, à la taille, un gros paquet d’écume
Adhère, mais pour peu de temps, apporté là
Par un violent coup de vent qui l’y colla ;