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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/44

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Que le vent a choisie et sépare, se tient
Horizontale, même un peu haute, et lui vient
D’une façon gênante, auprès de la figure,
Continuant ensuite en avant ; elle endure
Ce chatouillement sans y faire attention.
La mèche est d’une fort belle dimension ;
Elle ondule, elle a des reflets, elle est épaisse.
La fillette, toute à son ouvrage, se baisse ;
Trouvant l’effort de ses deux bras insuffisant,
Elle s’acharne et fait son possible en pesant
Avec son corps sur la bêche pour qu’elle enfonce ;
En peinant avec cette importance, elle fronce
Les sourcils et, montrant ses dents, elle se mord,
Sans en prendre une trop grande épaisseur, le bord
Irresponsable de sa lèvre inférieure.
La mèche de cheveux, avec son bout, effleure,
En s’y fixant un peu, la toque d’un bambin
À l’expression vive, alerte, au masque fin
Auquel on donnerait cinq ou six ans à peine ;
Son costume ne peut rien avoir qui le gêne,