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Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/56

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En cheminant à pas comptés, dans un sillon ;
L’ensemble de l’endroit offre un échantillon
De calme ; le semeur est le seul personnage
Visible dans ce coin désert du paysage ;
Entourant le clocher, des toits nombreux et bas
Sont resserrés les uns près des autres, en tas,
Sans qu’on puisse y trouver la place d’une rue ;
La peinture, sans nul doute, se continue
Derrière, sur le seau partout colorié,
Quoiqu’on n’en ait devant les yeux que la moitié.
L’enfant regarde l’eau qui fraîchement entoure
Ses jambes ; pour lui-même, il met de la bravoure
À supporter la vague et son trop froid contact.
L’autre enfant est placé devant le bord exact
Où l’eau s’arrête ; il est plus poltron, il évite
De dépasser l’humide et trop fraîche limite,
Se comportant comme un jeune et prudent frileux,
Ennemi du danger ; ses pieds nus font des creux,
Des empreintes qui sont faciles sur ce sable
Humecté récemment et très modifiable ;