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472 BOUDDHISME CONTEMPORAIN

enferma dans une petite urne qu’il scella de son sceau et s’en alla. La cérémonie était terminée (1).»

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Au Tonkin, de même que partout où il existe, le Bouddhisme fait bon ménage avec Ies superstitions locales, quelle qu’elles soient, on l’a vu. Lorsque le roi, qui en a seul le droit, autorise la création d’un village, il envoie des Iettres-patentes, à cet effet. II y rappelle sa qualité de délégué du ciel et assigne au nouveau centre d’habitations un esprit protecteur. Une députation va au-devant du porteur de la missive royale qui est reçue en grande pompe et portée processionnellement à la pagode, au dinh, où on l’installe sur une sorte de trône en bois sculpté et doré, après l’avoir enfermée dans un étui Iaqué rouge; c’est le palladium du village. Là, dans ce temple, se font toutes les cérémonies religieuses et les sacrifices en l’honneur du génie protecteur. Les notables s’y réunissent aussi pour traiter des affaires communales. Devant l’autel, paré de fleurs, où trône le précieux étui, une longue table supporte un grand vase blanc, en porcelaine, rempli de sable fin dans lequel sont enfoncés des bâtonnets d’encens qui brûlent en l’honneur de I’Esprit. C’est sur cette table que l’on dépose les offrandes. Une grosse cloche de bronze, suspendue a une poutre, en avant de l’autel, sert à convoquer les fidèles aux solennités. Outre ce dinh, les villages un peu importants du Tonkin possèdent un autre temple dédié aux génies des cinq éléments. II porte le nom de mien. On y célèbre, au printemps, le Lî-hy-yen, afin d’attirer Ieur bien-

(1) Civilisations et Religions. (A travers le Monde, n° 17, 29 avril 1911, p. 155,)