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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/125

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toutefois le cerveau et les fibres faciales, qui, après plus de cent ans, se trouvaient encore intacts, sans qu’on pût découvrir nulle part le moindre vestige de chair ou de peau.

Voyant la complexion irréprochable de cette matière cérébrale et de ces fibres, Canterel, entraîné par son esprit chercheur, s’était longuement employé, en essayant maints procédés électriques, à obtenir de l’ensemble quelque mouvement réflexe ; la réussite eût présenté un merveilleux intérêt, tant par l’époque lointaine de la mort que par l’importance du rôle historique départi au sujet.

Mais toutes ses tentatives étaient restées infructueuses.

Or, en subissant au simple toucher du félin humide une série de fortes secousses, le maître s’était demandé si une immersion durable de la tête fameuse dans l’eau diamantaire n’amènerait pas une électrisation assez puissante pour rendre accessible, sous l’influence passagère d’un courant quelconque, la production du réflexe désiré.

Il détacha soigneusement du chef légendaire cerveau, muscles et nerfs, en laissant de côté comme encombrement inutile toute la partie