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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/129

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point de le transformer en véritable pile vivante ; il suffisait d’introduire, après assimilation, le visage du patient dans la partie évasée d’un grand cornet métallique spécial, percé de quelques trous d’aérage, pour obtenir une concentration de toute l’électricité emmagasinée dans le corps ; aussitôt la pointe du cône pouvait, par un simple contact, créer tel courant ou actionner un moteur. La découverte ne s’étant prêtée à nulle application pratique, le maître l’avait promptement laissée de côté, — non sans conserver toutefois la formule de l’érythrite, qu’il songeait à utiliser désormais pour ses nouvelles recherches.

En effet le magnétisme animal semblait désigné pour l’accomplissement d’une expérience mi-biologique visant à une sorte de résurrection artificielle.

Mais la médiocrité des réflexes physionomiques fournis jusque-là par les plus fortes piles prouvait que seule une dose énorme d’érythrite agirait efficacement. Or une consommation exagérée du médicament rouge entraînerait des dangers graves, et l’essai n’en pourrait être fait que sur un animal.