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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/131

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vite ce qu’on exigeait de lui, le siamois, qui, à l’aide de quelques mouvements de pattes, se maintenait sans peine entre deux eaux, sut, avant peu, effectuer le contact avec une telle délicatesse que la tête fragilement pendue n’en subissait, pour ainsi dire, aucun élan oscillatoire. Le maître lui apprit aussi à se délivrer seul du cornet avec ses pattes de devant — puis à le ramasser au fond du récipient en y mettant son museau pendant que la pointe portait sur le revers d’une des facettes.

Après l’obtention de ces divers résultats, Canterel composa une provision d’érythrite. Mais, au lieu de diviser la substance en fractions infinitésimales comme jadis, il en fit de fortes pilules. La dose ancienne se trouvant dès lors centuplée, de sérieux risques menaçaient Khóng-dễk-lèn. Par prudence, le maître, morcelant la première perle, soumit l’animal à un entraînement progressif, lui donnant d’abord de minimes parcelles puis augmentant chaque jour la ration.

Quand pour la première fois le chat eut ingurgité une pilule entière, Canterel le plongea dans l’irradiant aquarium puis, accordant quelques