Aller au contenu

Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

décor, que nous dépassâmes avant de nous arrêter et dont l’endroit nous apparut alors sous l’aspect partiel d’une riche façade de plâtre peinte et moulurée, — perpendiculaire au mur de verre, touché par elle un peu à notre gauche.

Tout près de nous, dans cette façade, s’ouvraient grands vers l’intérieur les deux battants véritables d’une porte d’entrée, qui, surmontée de ces mots : « Hôtel de l’Europe », donnait sur une espèce de hall dallé, dont de simples toiles peintes établies sur châssis figuraient les murs.

En haut de l’entrée, juste au-dessus du milieu de la partie horizontale du chambranle, pointait vers l’extérieur, perpendiculairement à la façade, une courte tige en fer forgé, au bout de laquelle pendait une vaste lanterne fixe, montrant, peinte sur celui de ses quatre verres qui s’offrait de face à quiconque marchait droit vers le seuil, une carte toute rouge de l’Europe.

S’avançant, réelle, au-dessus de l’entrée, — non sans contraster avec les fenêtres du soi-disant édifice, simplement peintes en trompe-l’œil — une grande marquise vitrée laissait passer un vif rai de lumière, qui, parti d’une lampe électrique à réflecteur, fixée, tout en haut,