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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/211

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toute la surface. Des émeraudes claires formaient le fond, alors que le texte était fait d’émeraudes sombres. Douze noms de grosseurs variées, en caractères de saphirs, ressortaient chacun sur un partiel fond rectangulaire en diamants, dont les dimensions s’appropriaient aux siennes. Au-dessus d’eux flamboyait un nom fait de maints rubis, qui, se détachant sur une bande en diamants suffisamment spacieuse pour lui, les écrasait tous par sa taille prédominante. On lisait, avant d’atteindre le titre, qu’il s’agissait d’une centième.

Bientôt, l’objet d’art dans la main gauche, le jeune homme examinait avec minutie, à travers une loupe prise sur la table, la vedette en rubis.

Au bout d’un temps assez long, semblant avoir fait une remarque, il enfonça, par une pesée risquée avec l’ongle, un des innombrables rubis, qui se releva aussitôt lâché.

Ne conservant plus entre les doigts que l’objet d’art, il essaya, l’ongle appuyé de nouveau sur le rubis à ressort, diverses manœuvres, — dont une aboutit soudain au glissement, vers la droite, de la surface aux pierreries, mince couvercle à coulisses qui laissa voir, dans l’intérieur de la plaque, très évidée, quelques feuilles de