Aller au contenu

Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

naturels séjours ont leur nom escorté d’un texte copieux, où documents et anecdotes, citations et détails s’entassent judicieusement.

Tout mot étranger à l’Olympe d’une part et de l’autre à l’Érèbe est exclu de la nomenclature.

Imprimés en latin et tenus aujourd’hui encore pour un précieux monument, ces deux ouvrages, fort rares, ne subsistent plus guère que dans telles illustres bibliothèques publiques. Mais depuis longtemps chez les Lauwerys, écrivains de père en fils, on se transmettait un exemplaire du deuxième, — exemplaire intact que Gérard, avec admiration, feuilletait quotidiennement. Pris dans son plus large sens, le mot « Érèbe » se rapporte là au complet ensemble des Enfers.

Or, pour jeter un dernier cri sur le seuil de la tombe, où donc puiser mieux qu’à cette source, dont le seul séjour des morts avait fourni les éléments ?

Gérard traça le plan d’une ode où, poétiquement dotée de survie païenne, son âme, arrivant dans l’Érèbe, aurait maintes visions, qui toutes, en vue de la fusion souhaitée, seraient inspirées par tels passages du livre.