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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/240

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certaine Éveline Bréger, d’origine modeste, avait, grâce à sa grande beauté, fait un splendide mariage. Perdue de vue par Clotilde, qui était restée dans l’ignorance de son changement de fortune, Éveline, en feuilletant un périodique, avait lu les détails du drame de la berline, suivis de notes biographiques sur Gérard — et sur sa femme, dont on nommait la famille. Son cœur s’était ému des angoisses qu’endurait son ancienne camarade, à qui généreusement elle avait envoyé le montant de la rançon exigée.

Remis en liberté sur-le-champ, le poète obtint de Grocco, qui se montra bon prince, la permission de prendre avec lui, en tant que poignants souvenirs de sa captivité, l’enfant de pierre à l’étrange bonnet, les deux livres parés d’écriture d’or et la tige à unique épine. Quant à l’écu, toujours ignoré, il pendait ainsi qu’auparavant à son poignet.

Or, c’étaient les principaux épisodes de cette réclusion, si marquante dans son existence, que Gérard Lauwerys, mort, revivait sous l’influence de la résurrectine et du vitalium.

Le décor voulu fut édifié dans la glacière et