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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/253

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chesses, reconnut, par cédule, devoir à Ruscassier huit cent mille livres, somme représentant, selon des dires autorisés, la totalité de son avoir. D’avance, dans un écrit en bonne forme, Ruscassier avait déclaré que Quentin possédait moitié de la créance.

Roland signa son nom au bas de l’acte, en tête duquel, guetté par Ruscassier, il avait dû, pour se soumettre à une catégorique prescription de la loi, tracer, en manière de titre, le mot « Cédule ».

Après avoir juré, par contrainte, qu’il s’abstiendrait du moindre essai de représailles contre les auteurs du complot, Roland recouvra sa liberté.

Le lendemain, assis à sa table de travail, il annotait un de ses auteurs scientifiques préférés, lorsqu’on lui annonça Ruscassier. Introduit sur son ordre, celui-ci réclama son dû, en parlant de la cédule, qu’il tenait à la main.

Roland voulut, pour prendre une innocente revanche, faire avec quelque moquerie à son oppresseur de la veille, dont il escomptait joyeusement la déconvenue, les révélations concernant le cob traditionnel.