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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/257

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qu’offrait le monogramme de la nuque. Roland, songeant au mode d’introduction jadis employé par Oberthur, savait que les minuscules aiguilles, quand il se tenait droit, étaient placées dans sa peau perpendiculairement à un plan vertical qui eût touché ses deux épaules. La connaissance de ce fait, jointe à ses observations sans nombre, le conduisit, à force de méditations investigatrices, aux termes de cette hypothèse, qui, bien qu’obstinément rejetée par lui pour son étrangeté inadmissible, s’imposait victorieusement comme cadrant seule avec toutes choses : la pointe aimantée des aiguilles subissait une mystérieuse attirance vers le nord. Quand Roland se postait de manière à fixer le septentrion, toutes les pointes, directement sollicitées en avant, opposaient, dès qu’un brutal mouvement du cou les entraînait ailleurs, une certaine résistance d’où naissait le picotement pénible, — logiquement absent dans chaque autre cas.

Roland avait bien démêlé la cause réelle de sa capricieuse douleur. Ses notions d’homme du XIIe siècle, toutefois, le forçaient à se débattre craintivement contre la nouveauté trop hardie d’une vérité à ce point inouïe, qui le pénétrait