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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/259

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demi pleine. Appelé marinette[1], cet instrument primitif était l’ancêtre du compas véritable, qui n’apparut, muni d’une rose des vents, que trois siècles plus tard.

Ayant racheté son château, Roland, riche à nouveau, se mit à bénir les étranges circonstances de son désastre, sans lesquelles jamais il n’eût fait sa découverte immortelle. Seul, en effet, un mouvement de tête d’une fantastique brusquerie parvenait à provoquer la douleur de nuque. Or, pour déterminer fortuitement pareille fougue, il ne fallait rien moins que l’annonce brutale, faite à une âme sereine, d’une ruine complète et sans recours. Par un bizarre enchaînement de faits, la perception du monosyllabe cob avait, d’un seul coup, plongé Roland, confiant et ironique, jusqu’au fond du plus sombre abîme. Un mot plus long eût peut-être amené moins d’instantanéité dans le phénomène psychique et, partant, dans le fameux pivotement de tête, dès lors incapable d’engendrer le mal révélateur.

Quant aux deux complices, Ruscassier et

  1. Marinette, — compagne du marin.