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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/311

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Aparicio, que la maladie avait endetté, laissait une fille, Andrée, qui, exacte contemporaine et grande camarade de la pauvre Lydie, ne conservait de proche qu’un oncle sans fortune ayant femme et enfants.

Père encore pantelant de chagrin, François-Jules, pour pouvoir en s’illusionnant croire au retour de la disparue, prit chez lui l’indigente orpheline, qui, douce et ravissante, lui inspirait une vive tendresse. Nature aimante, François-Charles, que de fréquents sanglots secouaient encore à la pensée de Lydie, apprit avec joie la venue de cette sœur nouvelle.

Les ans passèrent, développant la beauté d’Andrée Aparicio, devenue à seize ans une merveilleuse adolescente au corps souple, avec de lourds cheveux d’or illuminant un fin visage éclatant, parc d’admirables yeux verts immenses et candides.

Et François-Jules vit alors, avec effroi, son affection paternelle pour l’orpheline faire place à une passion dévorante, insensée.

Malgré l’absence de tout lien de parenté, sa conscience le blâmait d’aimer cette enfant qui,