Aller au contenu

Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/414

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment en sens contraires, deux cônes lumineux presque inexistants, qui, joints par leurs bases, se tenaient debout en équilibre, — une pointe sur la tête d’un des insectes, l’autre en l’air. Le cône inférieur était uniformément bleu, le plus haut entièrement jaune.

Engendrée sans dégradation par les deux cercles se frôlant à rebours et douée de sa riche nuance verte par l’amalgame du jaune et du bleu, l’auréole, qui, mince et définie, restait fixe vu la neutralisation des deux mouvements, contrastait par son éclat superbe avec la faiblesse des cônes, totalement absents pour l’œil nu.

Prenant un émeraud mort pour le disséquer, Canterel trouva dans la tête, debout aussi et base contre base, deux imperceptibles cônes blancs en matière sèche et dure, adhérant par leurs pointes respectives aux deux pôles d’un minuscule réduit sphérique, dans le haut duquel son scalpel venait d’ouvrir une fenêtre latérale.

Le maître, devinant tout, lança en place voulue un fort courant électrique, et les cônes blancs, suivant ses prévisions, pivotèrent en sens opposés. En même temps, un halo d’ardeur