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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/419

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rieur enfonçait sa pointe dans un pore, qu’il distendait impérieusement.

Étonné d’abord qu’une simple luminosité impalpable eût la force d’entamer une peau, Canterel se souvint qu’en Amérique, suivant de sérieux témoignages, certain fétu de paille, doué par un terrible ouragan d’un vif mouvement de rotation, s’était de lui-même fiché profondément dans le bois d’un poteau télégraphique.

Un rapide tournoiement pouvait donc permettre à un corps fragile de vaincre plus dur que lui, et le fait, dans le cas présent, frappait d’autant plus qu’en l’effleurant de côté la peau, comme une foule d’autres substances, demeurait transparente à la luminosité.

Constatant que les cavités ne saignaient jamais grâce à la délicatesse inimitable du procédé perforateur, Canterel évoqua soudain une particularité touchant les célèbres placets de l’alchimiste Paracelse, qu’il regardait avec admiration, charlatanisme à part, comme l’un des plus puissants esprits du XVIe siècle.

La théorie des placets, si proche, malgré sa grossière base métaphysique, des modernes thèses scientifiques sur les vaccins et l’opothé-