Aller au contenu

Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/438

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

patte gauche, appuyait sur le milieu de son corps la tige inondée de rayons de lune et tenue fixement sans frissons. Avec une conviction manifeste, il s’imprégna longuement des effluves initiateurs émanant de l’astre visé.

Le coq se releva enfin, après avoir pincé de nouveau avec son bec la tige qu’il rangea dans la réserve d’objets.

Là il s’empara d’un chapelet et l’étendit devant Faustine, en lui désignant clairement un ave.

Apprenant de Noël que Mopsus l’incitait de la sorte à conjurer par une pieuse récitation quelque prochain malheur, Faustine, superstitieuse et visiblement troublée par les manœuvres de l’oiseau, prit l’ave dans ses doigts et murmura la prière prescrite.

Dans le butin de la hotte, près d’une longue boîte en verre contenant une provision de pailles rendues spongieuses, nous dit-on, par une habile préparation, brillait une petite sphère de cristal presque pleine d’un liquide rouge vif — et pourvue, en guise de goulot, d’un mince tube droit de même matière. Ouvrant la boîte, Noël