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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/459

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d’extension métallique dans le salon d’un riche amateur de science, qui, ensuite, lui paya cher l’éblouissante dentelle formée sous ses yeux, dans la boîte en mica, par les tisons du plateau de tulle.

Pour ménager son pécule, apte seulement à lui fournir une aide passagère, l’ancien artiste continua sa vie de chanteur nomade, en accordant à son corps usé par l’âge plus de repos et de bien-être.

Cinq ans après, son magot s’épuisant, il se procura de nouvelles ressources en exploitant ailleurs le même moyen — et ne posséda plus dès lors que deux spécimens métalliques.

Plusieurs années passèrent, adoucies par l’appoint que fournissait à ses gains, sans cesse plus précaires, son abondante réserve. Il bénissait chaque jour la mémoire de Ruolz, sans lequel sa vieillesse n’eût connu que privations et tortures.

Au cours de ses pérégrinations, Vascody eut pour voisin de chambre certain ouvrier brutal et ivrogne, qui, veuf depuis peu, vivait seul avec un fils de six ans nommé Noël. À travers le mur on entendait crier l’enfant sous les coups du monstre, qui lui reprochait sa nourriture.