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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/51

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rayaient d’une ombre imperceptible ce soudain miroitement. Sous l’effet d’intense chaleur ainsi produit la matière ocreuse devait dégager un gaz léger pénétrant dans le ballon par son ouverture évasée, car l’enveloppe se bombait graduellement. La force ascensionnelle fut bientôt suffisante pour enlever l’appareil entier, qui bondit doucement dans les airs, pendant que la lentille, effectuant un nouveau quart de tour dans le même sens, obscurcissait l’amalgame jaune en cessant d’y concentrer les rayons solaires.

Le vent avait changé pendant notre station par delà l’obstacle de la corde, et la demoiselle fut ramenée vers le tableau dentaire ; mais ce second trajet formait un angle assez ouvert avec le premier, et c’était sur le plus sombre coin de la crypte où sommeillait le reître que l’instrument se dirigeait.

En bas, pendant le vol, une des griffes s’allongea d’elle-même grâce à une aiguille interne qui descendit d’un demi-centimètre.

Bientôt le ballon se dégonfla sensiblement, et l’appareil, s’abaissant, établit ses deux griffes sans rallonge sur un ensemble de dents foncées appartenant à l’une des berges de l’étang sou-