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Page:Roussel - Locus Solus, 1914.djvu/92

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cieuse et semblait renfermer différents objets en mouvement. Peu à peu, en s’approchant de lui, on percevait une vague musique, merveilleuse comme effet, consistant en une série étrange de traits, d’arpèges ou de gammes montants et descendants.

En réalité, ainsi qu’on s’en rendait compte de tout près, le diamant n’était autre qu’un immense récipient rempli d’eau. Quelque élément exceptionnel entrait sans nul doute dans la composition de l’onde captive, car c’était d’elle et non des parois de verre que venait toute l’irradiation, qu’on sentait présente en chaque point de son épaisseur.

Les yeux appliqués contre l’une quelconque des facettes, on embrassait d’un seul regard circulaire tout l’intérieur du récipient.

Au milieu, une jeune femme gracieuse et fine, revêtue d’un maillot couleur chair, se tenait debout sur le fond et, complètement immergée, prenait maintes poses pleines de charme esthétique en balançant doucement la tête.

Un gai sourire aux lèvres, elle semblait respirer librement dans l’élément liquide l’enveloppant de toutes parts.