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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/117

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exemple après tant de malheurs, de révolutions et de sang répandu ?

Avec Charles II, revenait aussi dans Whitehall une reine dont les infortunes sont inénarrables comme celles de Marie Stuart, et dont le souvenir poursuit et attriste les visiteurs de ce palais. C’était la veuve de Charles I, Henriette-Marie de France, fille du grand Henri IV, dont Bossuet devait faire plus tard l’oraison funèbre.

Il n’y a peut-être pas dans l’histoire une femme qui ait réuni plus de gloire, plus de génie, plus de vertus et plus de malheurs, et le discours de Bossuet qui est un chef-d’œuvre n’était pas au-dessus du sujet.

En laissant Whitehall derrière nous, nous nous rapprochons de la cité proprement dite, qui est le vieux Londres.

Devant nous s’ouvre Trafalgar Square ou Charing Cross. Plusieurs monuments attirent ici nos regards, mais les retiennent peu longtemps. À l’endroit où s’élève la statue équestre de Charles II, il y avait autrefois une croix de pierre que le roi Édouard II y avait fait élever à la mémoire de la reine Éléonore.

La réforme a détruit cette croix, et si plus tard la statue de Charles II n’a pas eu le même sort, ce n’est pas la faute du Parlement qui avait ordonné qu’elle fut vendue et mise en pièces. Il faut en remercier un fondeur qui l’acheta, l’enterra intacte, et attendit la restauration pour la remettre au four.