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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/152

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L’ANGLETERRE

protecteurs d’un statuaire qui cherchait aventure, imaginèrent d’ouvrir une souscription pour un nouveau monument au vieux duc. Une pluie d’or répondit à cet appel. »

Après cela, les anglais ne devraient pas se moquer de nos pratiques catholiques et de nos légendes. Ils ont plus que nous peut-être le culte des images. Ils ont aussi leurs légendes, et celle du Comte Guy de Warwick semble copiée sur celle de St Alexis. La seule différence c’est qu’un quartier de roche remplace l’escalier.

Que les Anglais honorent leurs grands hommes, et gardent leur mémoire, je n’y vois rien à blâmer, au contraire. Mais je m’étonne qu’ils trouvent blâmable notre culte des saints qui a mille fois plus raison d’être.

C’est un des beaux côtés de notre nature de vénérer les morts illustres, et c’est surtout dans l’ordre spirituel que cette vénération est salutaire.

Aujourd’hui même le souvenir d’un grand homme m’a attiré dans la rue Welbeck, et après quelques recherches j’ai pu trouver, et visiter la maison qui vit mourir en 1873 l’homme d’état le plus éminent que le Canada français ait produit, Sir George Étienne Cartier.

C’est le No. 47 de la rue Welbeck, West-End. J’ai vu les appartements qu’il y occupait avec sa famille, le fauteuil où il s’asseyait le plus souvent près d’une croisée, et le lit sur lequel il est mort.