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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/173

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L’ANGLETERRE

constaté que son récit presque tout entier est une copie textuelle d’une brochure publiée plusieurs années auparavant. Elle a seulement fourni son nom afin qu’on pût rééditer une vieille calomnie avec quelque apparence de nouveauté, en changeant les noms de personnes et de lieux.

Ce n’est donc pas même une maniaque mais un calomniateur anonyme qui parle dans ce livre. Ce qu’il raconte, je ne le répéterai pas ; il suffit de dire qu’il représente les prêtres et les religieuses comme des sacrilèges impudiques et des infanticides. Il fait même dire à sa complice qu’elle a assisté à la naissance d’un enfant dans son couvent, et que la mère s’opposant à l’égorgement du nouveau-né, le chapelain et les autres religieuses, l’étouffèrent elle-même en la couvrant d’un matelas sur lequel ils sautèrent.

Voilà les pages infâmes qu’on livre en pâture au fanatisme, et je le répète, elles trouvent, des lecteurs crédules.

Le second fait n’est pas moins extraordinaire dans un genre différent.

En 1851, un ministre protestant très zélé déclarait dans un meeting, qu’un 1835, il avait visité la Cathédrale de Sainte Gudule à Bruxelles, et qu’en examinant la structure de la porte il y avait vu affiché un catalogue de péchés, avec rémunération des prix auxquels on pouvait en obtenir le pardon.

Ce mensonge fut publié, et fit assez, de bruit pour que les Belges en fussent émus. Une dénégation solennelle signée par le curé de Ste Gudule et ses vi-