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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/239

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PARIS

Après avoir circulé autour du chœur, et donné au moins un coup d’œil à toutes ces richesses de l’art, il faudrait parcourir les nefs latérales, et nous arrêter dans leurs nombreuses chapelles pour y admirer les tombeaux, les pierres funéraires et toutes les œuvres de sculpture et de peinture qu’elles renferment ; il ne serait pas non plus sans intérêt de visiter les sacristies, et le riche trésor de reliques insignes qu’elles contiennent : mais nous n’en finirions pas.

Fermons donc le livre de pierre, et ouvrons un instant celui de l’histoire en embrassant dans un dernier regard ce majestueux temple.

Que d’événements il a vu s’accomplir ! Que d’hommes illustres il a vu s’agenouiller sur ses dalles de marbre ! Que de chants, que de prières ont réveillé les échos de ses parvis ! Que de paroles éloquentes ont retenti dans sa chaire, depuis Bossuet et Bourdaloue jusqu’à Lacordaire et Monsabré ! Que d’âmes pures, que de consciences virginales ont embaumé son enceinte, et ont fait passer à travers ses murs comme un fluide d’amour qui le mettait en communication avec le ciel !

Il a connu les grandeurs et les gloires de la France, et bien des fois ses voûtes ont retenti des joyeux accents du Te Deum, lorsque le drapeau national revenait vainqueur de ses campagnes.

Devant ses autels il a vu s’incliner bien des têtes couronnées, de Saint Louis à Napoléon III, et il a été témoin de bien des avènements. Henri IV y donna des témoignages de ses sentiments catholiques. Napoléon I y fut sacré empereur par l’illustre