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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/255

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PARIS

L’église représente cette parole qui ne passe pas. Mais au sommet du palais flotte un drapeau qui change de couleurs, et sous ses lambris résonnent des voix qui meurent, ou qui n’éveillent pas d’échos.

Cependant, l’autorité que le palais représente a aussi son caractère de perpétuité, en dépit de ses changements, et quand on démolit ses murailles on ne détruit pas le principe dont il est l’emblème.

Je crois avoir déjà dit quelques mots du Louvre. C’était dans l’origine une forteresse entourée de fossés que les eaux de la Seine alimentaient. Malgré des transformations nombreuses, spécialement, sous Philippe Auguste et sous Charles V, il conserva son caractère de château féodal jusque sous le règne de François I.

Pendant cette période il avait servi de résidence à quelques rois, mais Charles V avait fini par lui préférer l’hôtel Saint-Paul, et Charles VII avait à son tour quitté ce dernier pour le palais des Tournelles.

François Ier fit le projet de transformer en palais le vieux château du Louvre, et d’y réinstaller la royauté. C’est là qu’il reçut Charles-Quint avec une magnificence vraiment royale.

Ses successeurs continuèrent l’œuvre de transformation du Louvre, et Henri IV le relia, d’un côté, aux Tuileries, que Catherine de Médicis avait commencées, et qui se trouvaient encore hors de l’enceinte de la ville.

Richelieu acheva d’abattre tout ce qui restait en-