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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/363

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PARIS

éclairent toujours ceux qui ne ferment pas obstinément les yeux.

Les fanaux ambulants et de couleurs diverses, c’étaient les opinions des hommes, leurs systèmes, leurs utopies, leurs programmes. C’étaient les politiques arborant pour parvenir à leur but, tantôt une couleur, tantôt une autre, et tantôt plusieurs couleurs à la fois.

La Place de la Concorde, c’était bien l’endroit où ils devaient se rencontrer. Mais qu’ils étaient loin de s’entendre, et que leurs langages étaient différents ! La Concorde ! J’en voyais bien la place, mais je cherchais vainement la chose.

Je ne la trouvais ni entre l’Église et l’État, ni entre les gouvernants et les gouvernés, les classes dirigeantes et les classes ouvrières, que les Tuileries et le Palais de l’Industrie me semblaient représenter !

Mais ce n’est pas tout. La guerre sociale est encore aggravée et compliquée par les luttes des partis politiques, luttes ardentes, acharnées, et dans lesquelles aucun des combattants ne voudrait céder un pouce de terrain. C’est un des spectacles qui affligent le plus les vrais amis de la France, que de voir combien sont profondes ses divisions politiques.

Il y a dans les divers partis monarchiques, et parmi les républicains, une proportion plus ou moins grande d’hommes de bonne volonté et de bonne foi, amis de l’ordre social, de la gloire et de la prospérité de leur patrie. Mais ces hommes, qui sont animés des mêmes sentiments patriotiques, et qui tendent énergique-