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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/365

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PARIS

les choses à leur place, et rétablira la paix et la stabilité.

Car, quels que soient les périls de l’heure présente, quelque menaçant que paraisse l’avenir, il ne faut pas désespérer de la France. Il y a encore trop de foi dans ce beau pays, trop de saintes âmes qui prient, trop de cœurs catholiques qui souffrent et qui travaillent, pour que cette grande nation soit condamnée à périr.

On ne peut nier qu’il s’y opère une réaction religieuse notable, dont les premiers progrès peuvent être plus ou moins lents et les résultats peu appréciables, mais qui répandra infailliblement parmi les ruines que la Révolution entasse, une semence de vérité dont les générations futures recueilleront les fruits.

Quand et par qui s’accomplira ce triomphe de la justice que les catholiques de France appellent de leurs vœux ? Voilà ce qui dépasse les prévisions humaines.

L’heure semble bien lente à venir : mais en France les choses vont vite. Les chances de la monarchie semblent fort problématiques ; mais une catastrophe peut précipiter les événements. Si cette catastrophe ne se produit pas, la république durera ; et la république sera mauvaise tant que le corps électoral ne sera pas lui-même régénéré.

Si Dieu a pesé les couronnes dans la balance de son éternelle justice, et les a trouvées trop légères ; s’il a jugé sévèrement leurs prévarications et les a condam-