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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/75

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sorbée par la race anglo-saxonne, et la couronne d’Écosse, le sceptre et l’épée des Stuarts deviendraient des objets de curiosité qu’on exhiberait aux voyageurs.

À côté de la chambre de la reine Marie se trouve en effet un appartement qu’on a nommé Crown Room, et nous y voyons la Couronne de l’Écosse, son sceptre et l’épée de l’État. Ce ne sont plus que des bijouteries que la rouille du temps dévore, et qui finiront par être reléguées dans quelque musée. Voilà ce que l’apostasie nationale en a fait !

Il ne faut pas sortir du château sans faire visite à Mons Meg.

Qu’est-ce que Mons Meg allez-vous me dire ? Mons est-il une abréviation de Monsieur, et Meg est-il un descendant de la célèbre Meg Merrillies ?

Non, Mons Meg serait plutôt son père ; car il est bien plus vieux qu’elle, et n’a pas eu moins d’aventures. Mons Meg est un canon, mais un canon plus canon que les autres canons.

Les Édimbourgeois le font si vieux, si vieux que je le soupçonne d’avoir été fondu avant l’invention de la poudre. J’en ai fait l’observation à l’un des gardiens du château, et il m’a répondu sans rire : Perhaps ! Il est en outre si gros, si gros que son nom de Mons lui vient peut-être de montagne. Quant à celui de Meg, il paraît que la femme du forgeron qui l’a fabriqué se nommait ainsi, et qu’il faut y voir une galanterie de son mari.