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Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/77

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IV

HOLYROOD ET MARIE STUART.



EN laissant derrière nous les maisons vermoulues de Canongate, nous nous trouvons tout à coup dans la campagne, au milieu d’une solitude charmante. Pas une muraille, pas une haie ne voile l’horizon ; devant nous s’ouvre l’espace vaste et libre, et sous nos pieds un gazon moelleux s’étend comme un tapis, dont quelques arbustes font les dessins. À une petite distance, Arthur Seat et Salisbury Crags ces jolies montagnes dont les versants sont les plus belles promenades d’Édimbourg, et dont la crête serait un observateur pittoresque. Sur ce fond sombre se détache à demi un bloc de murailles délabrées, flanqué de tourelles, surmonté de clochetons, rallongé d’une chapelle gothique en ruines, et dont l’aspect a je ne sais quoi de fantastique et de légendaire qui impressionne vivement.

C’est Holyrood.

Ce fut d’abord une abbaye. L’abbaye est devenue un palais. Le palais est devenu une ruine.

La nationalité écossaise a suivi la même gradation