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Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/88

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échos patriotiques


À leur tête est Cartier, dont la nef voyageuse
A déjà sillonné toutes les mers du Nord ;
Hardi navigateur, que la vague orageuse
N’a jamais vu trembler en face de la mort !
Cartier, que deux flambeaux éclairent sur sa route
Deux phares lumineux, le génie et la foi !
Cartier dont l’âme simple a triomphé du doute
Et nourrit deux amours : son Seigneur et son Roi !

Où vont-ils donc ces preux à l’allure guerrière ?
— Écoutez cette voix qui monte des autels :
« En ce jour, l’Esprit Saint, la Divine lumière
« Descendit autrefois sur douze humble mortels :[1]
« Mes frères, dans vos cœurs, Il va descendre encore,
« Et sera votre phare au milieu des dangers.
« Partez, et ses rayons, comme ceux de l’aurore, —
« Dissiperont la nuit sous les cieux étrangers.
« Allez planter la croix sur la rive lointaine
« Que vous découvrirez dans les mers d’Occident ;
« De l’empire du monde elle est la souveraine,
« Qu’à ses pieds se prosterne un nouveau continent !
« Loin de vous ces projets de grandeur chimérique,
« Et ce rêve de l’or, le tourment des humains !
« Descendants des croisés, allez en Amérique,
« Avec une âme pure, avec de blanches mains ;

  1. C’était le jour de la Pentecôte de l’an 1535.