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Page:Routhier - Les échos, 1882.djvu/9

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la poétique

qu’il a été fait pour elle. Qu’y trouverez-vous ? Vous y lirez les mémoires de Dieu et de l’homme, l’histoire complète du genre humain depuis le premier souffle de sa vie terrestre, jusqu’à la dernière palpitation qui lui ouvrira les portes de l’éternité.

Mais ici encore quel est le héros autour duquel gravitent les hommes et les événements que ce livre prodigieux raconte ? Quel est le nom qui brille à toutes ses pages, qui le remplit de sa gloire, et sans lequel il deviendrait une lettre morte ? C’est le Verbe de Dieu, c’est le Christ, promis, annoncé, figuré dans l’Ancien Testament, et raconté dans le Nouveau, comme vivant pendant trente trois ans dans un corps mortel, et jusqu’à la consommation des siècles dans le corps mystique de son Église.

Eh ! bien, ce livre incomparable que l’humanité lira toujours, et qui offrira toujours à son désir de savoir des connaissances nouvelles, doit être pour nous le modèle de tous les livres — non pas précisément parce qu’il contient des chefs-d’œuvre d’histoire, d’éloquence et de poésie, mais parce qu’il est consacré tout entier à la glorification de notre Dieu.

C’est à ce point de vue que nos livres doivent particulièrement l’imiter, de près ou de loin, directement ou indirectement, immédiatement ou médiatement. Le poète surtout, qui est le chantre attitré de la nature, et dans l’âme duquel chaque note de l’orchestre universel réveille un écho, devrait faire