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Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/123

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Il ne faut pas leur donner le temps de se retrancher, et de dresser des batteries. Qu’en pensez-vous, mes amis ? » Tous les officiers furent de son avis. Ils avaient en lui tant de confiance. Et vous savez qu’il avait coutume de frapper comme la foudre. Il n’hésita pas.

Il parcourut le front de son armée, donnant les ordres nécessaires, et adressant à tous des paroles d’encouragement. Il était superbe à voir. Le génie rayonnait dans son regard, et enflammait les courages.

Bientôt les clairons sonnèrent, et l’armée s’ébranla.

Une dépression du terrain assez profonde nous séparait des Anglais. Nous y descendîmes en très bon ordre, et nous commençâmes à remonter la pente opposée.

Les Anglais, rangés au sommet, essuyèrent notre première décharge sans broncher, et sans répondre. Nous continuâmes d’avancer — mais une décharge formidable instantanée nous arrêta, et nous répondîmes un peu au hasard, enveloppés dans la fumée. Quand elle se fut dissipée, nous vîmes bien, hélas ! que nos lignes étaient déjà rompues, et nos rangs éclaircis. Plusieurs de nos officiers, Sennezergues, Fontbonne, de Saint-Ours, étaient tombés ; de nombreux soldats tués et blessés. Nous reprîmes cependant