Aller au contenu

Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
MONTCALM ET LÉVIS

MONTCALM

Ah ! ma chère amie, c’est la patrie qui demande ce sacrifice. Le Canada est au bout du monde, c’est vrai, mais c’est encore la France, et c’est elle qu’il faut servir pour la rendre toujours plus grande et plus glorieuse.

Le palefrenier entre et dit :

Général, les chevaux sont sellés.

MONTCALM

C’est l’heure, il faut partir. Allons mère, allons Louise, il faut nous dire adieu, ou plutôt au revoir.

Montcalm embrasse sa mère, son épouse, ses enfants et sort suivi de Bourlamaque et de Lévis. Madame de Saint-Véran s’est levée, et accompagne son fils jusqu’à la porte avec les enfants. La Marquise de Montcalm s’est laissée tomber dans un fauteuil et sanglote.

MADAME DE SAINT-VÉRAN revient vers elle et lui dit :

Soyons fortes, ma fille, et souvenons-nous du Dieu du Calvaire. Des femmes chrétiennes ne doivent pas être moins courageuses que ne le furent tant de matrones romaines qui croyaient en Jupiter. Courage ma fille.

MADAME DE MONTCALM

Ô ma mère, votre fille est veuve !…

Le rideau tombe.