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Page:Routhier - Montcalm et Lévis - drame historique en cinq actes, avec prologue et six tableaux, 1918.djvu/66

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acte premier

Montcalm monte sur le tertre où la croix vient d’être plantée.

« Soldats, c’est le Christ et non pas moi qu’il faut acclamer ; car c’est par lui que nous avons vaincu. Vous vous êtes battus comme des héros, et je suis fier de vous tous. Mais quand je compare nos forces à celles de l’ennemi, je suis aussi sûr de l’assistance divine que si la vision du labarum miraculeux m’était apparue, comme à Constantin.

Et c’est pourquoi j’ai voulu planter ce signe victorieux sur le sol arrosé du sang des nôtres, afin que cette terre devienne sacrée.

Un jour, peut-être, le drapeau français sera forcé de repasser les mers ; mais la croix restera, et c’est à son ombre que la Nouvelle-France grandira ! « Soldats : 0 Crux Ave !

Les soldats tombent à genoux et chantent : O Crux Ave ! Les Sauvages regardent avec étonnement et restent debout — Mais sur un geste de Montcalm. ils s’agenouillent avec lui.

(Le rideau tombe).