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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/15

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Et le nommé D’Auterive ; tous accusés, absents et contumaces…[1]


François Bigot


Les avocats qui, en 1763, eurent la lourde tâche de défendre devant le Châtelet de Paris, François Bigot, dernier intendant de la Nouvelle-France, prodiguèrent à leur client dans leurs mémoires imprimés et leurs plaidoiries le titre alors très respectueux de « messire ». Ce qualificatif n’appartenait à cette époque qu’aux nobles ou aux personnages de marque.

Le sieur Bigot n’était peut-être pas d’une famille de vieille noblesse mais les Bigot avaient été anoblis par les charges qu’ils occupaient et ils jouissaient d’une grande considération dans les Parlements et même dans la noblesse. Bigot, d’ailleurs, ne manque pas de le faire savoir à ses juges par ses avocats. « Le sieur Bigot, disaient-ils, est né dans le sein de la magistrature. Il est le fils de M. Bigot, mort conseilleur et sous-doyen du Parlement de Bordeaux. Son aïeul était greffier en chef de ce même Parlement. Il a les alliances les plus honorables »[2] Dans un des trois Mémoires présentés au Châtelet, on ajoute que Bigot était parent assez proche du comte de Morville, qui fut secré-

  1. Jugement rendu souverainement et en dernier ressort dans l’Affaire du Canada.
  2. Mémoire par messire François Bigot, 1ère partie, p. 3.