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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/207

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livres de lard salé, 78,066 livres de tabac, 50 barriques de vin et 2025 veltes d’eau-de-vie. Bref, de quoi nourrir et abreuver tout un régiment pendant un an.

Bigot met toute la faute de ces vols sur le sieur de Lespervanche, commandant intérimaire du fort, du sieur Martel et du commis du munitionnaire, le sieur Laplace. Le Mémoire poursuit :

« Le sieur Bigot interrogea le sieur de Laplace, qui avait été commis du munitionnaire dans le fort Machault. Son interrogatoire est du 19 juillet (1759). Il avoua les prévarications et il y ajouta quelques circonstances. »

Le même Laplace déclara à Bigot que le commandant du fort Machault lui répondrait quand il lui faisait observer que ces officiers signaient des états fictifs que lui, le commandant, « ne pouvait s’en rapporter qu’à la parole de ses officiers ».[1]

Le Dictionnaire généalogique de Mgr Tanguay ne mentionne pas de familles Laplace dans les dernières années du régime français.

Laplace ne comparut pas devant le Châtelet en 1763, et la cour décida qu’il serait plus amplement informé sur son compte. En 1767, Laplace, constatant que la plupart des accusés s’en étaient tirés à bon marché, se livra à la justice. Le procès devant le Châtelet ne fut pas long. Il fut remis en liberté.

  1. Mémoire pour Messire François Bigot, 1ère partie, p. 245.