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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/220

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Vaudreuil l’a fait mettre au cachot ». Voilà, certes, un certificat plus ou moins flatteur, mais si l’officier Sacquespée de Voixpreux commit cette faute il la racheta en faisant réhabiliter son mariage par l’Église le 9 novembre 1725.

Il faut convenir que le sieur de Sacquespée eut une jeunesse orageuse et une vie sans éclat. Vers la fin du régime français, il fut choisi comme commandant du fort Saint-Jean qui, à l’époque, était un poste d’une certaine importance puisqu’il commandait presque l’entrée de la colonie par le lac Champlain. Par quelle influence cet officier sans valeur ou tout au moins qui n’avait jusque là manifesté aucune capacité, obtint-il ce commandement ?

M. de Sacquespée commandait encore au fort de Saint-Jean en 1759. Montcalm, qui n’avait aucune confiance en cet officier, aurait voulu lui enlever son commandement. Le 9 septembre 1759, quatre jours avant la bataille des Plaines d’Abraham, au sortir d’une entrevue avec le marquis de Vaudreuil, il énumérait au chevalier de Lévis les suggestions faites au gouverneur.

«  Saint-Jean, Chambly, Grosses garnisons, d’autres commandants, y mettre des volontaires de Duprat, Bernard, Beauclais, qu’on incorporerait dans ceux de Bernard et Duprat par moitié. »

Montcalm voulait remplacer M. Hertel de Rouville, commandant à Chambly, par M. de Fontbonne, et M. de Sacquespée, commandant du fort