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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/244

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ce fut le missionnaire chargé de l’instruction des Sauvages qui se mit sur les rangs. Il s’éleva contre cet arrangement qui l’empêchait de disposer de tout. Le marquis Duquesne réitéra les mêmes ordres à son arrivée, mais on sent aisément combien le défaut de concert trouble l’harmonie et diminue les avantages que la régie doit procurer… »[1]

On remarquera ici une étrange contradiction de Bigot. En 1754, il se plaint amèrement du commissaire Almain et le destitue de ses fonctions de commissaire en Acadie. Neuf ans plus tard, en 1763, il fait déclarer par la bouche de ses avocats que la mission de Almain en Acadie n’a pu être effective parce que le commandant militaire, M. de Vassan, et le missionnaire des Sauvages, l’abbé de Laloutre, lui ont mis tout le temps des bâtons dans les roues. Il y a anguille sous roche dans cette affaire. On peut soupçonner que Bigot avait contre Almain des griefs qu’il ne voulait pas mettre au jour.

Almain décéda quelques années après son retour d’Acadie, puisque, dans une réclamation pour papier monnaie qui date de 1764 on trouve le nom de sa veuve, Suzanne-Élizabeth Lajus. La veuve Almain se remaria, le 26 octobre 1769, avec Louis Couillard des Islets, co-seigneur de la Rivière-du-Sud.

  1. Mémoire pour messire François Bigot, 1ère partie, p. 108.