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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/290

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qu’il était fermier du poste de la baie de Phelippeaux et dépendances, conjointement avec François-Joseph de Vienne.[1]

Dans le Mémoire de Bigot, on lit :

« Aux mois de janvier et février 1756, le garde-magasin de Québec avait acheté chez le sieur de la Malétie, négociant à Québec, des marchandises nécessaires pour le service, à raison de 80 pour cent de bénéfice. Il vint se plaindre au sieur Bigot de ce que le sieur Glemet, autre négociant à Québec, lui en refusait au même prix. Le sieur Bigot manda le sieur Glemet et lui donna ordre de livrer au magasin les marchandises qu’on lui demandait sur le pied du même bénéfice de 80 pour cent. »[2]

Glemet, il semble, était joliment glouton. Un bénéfice de quatre-vingt pour cent est un bon profit pour un marchand. En tout cas, Glemet se remit vite de son indisposition contre Bigot car il devint un des fournisseurs les plus favorisés des magasins du Roi. Il faut croire qu’on finit par lui accorder des bénéfices bien supérieurs à quatre-vingt pour cent.

Quand vint la débâcle, Glemet fit comme les autres protégés de Bigot et lui tourna le dos. En 1763, il traversa même les mers pour aller témoigner contre lui devant le Châtelet de Paris. Glemet

  1. P.-G. Roy, Ordonnances des Intendants, vol. III, p. 188.
  2. Mémoire, 2e partie, p. 469.