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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/34

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se rendit à la Bastille pour lui en faire part. Le gouverneur de la Bastille assistait à l’entrevue et, le même jour, écrivait à M. de Sartine ; « J’étais présent et seul avec M. de Berville lorsqu’il a fait la lecture du jugement à M. Bigot qui s’en est recrié à plusieurs articles, disant qu’il n’y en avait point de preuves suffisantes au procès ; mais, somme toute, je crois m’être bien aperçu que ce prisonnier ne faisait que dissimuler et que, dans son intérieur il s’attendait à quelque chose de pire ; il n’a point changé de couleur ; il n’a point paru démonté du tout ; il n’a point versé une seule larme et, dans le fond de son cœur, je crois qu’il est content ».

Bigot s’attendait à quelque chose de pire ! En effet, l’ancien intendant s’en tirait relativement à bon marché quand on sait la sévérité des anciennes lois françaises contre ceux qui volaient le roi.

On a fait beaucoup de potins et, disons le, encore plus de blagues sur la condamnation de Bigot. Il est bon d’en faire disparaître au moins une que le Père Le Jeune a contribué à répandre davantage dans son important Dictionnaire général d’histoire du Canada.

« Le 22 août 1763, dit-il le président requit au nom du Roi que François Bigot doit être déclaré d’avoir depuis 1748 toléré, favorisé et lui-même commis abus, exactions, malversations, prévarications, infidélité et vols plus amplement spécifiés durant le procès, que en réparation le dit François Bigot est condamné à faire amende honorable de-