Aller au contenu

Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ils s’emparèrent de tout, équipèrent des canots, et ne laissèrent que ce que le général et l’intendant s’étaient réservé, et où néanmoins ils avaient quelques parts, par les égards et les ménagements qu’ils devaient avoir pour le Commissaire.

« Pour achever de ruiner le commerce, on établit, comme à Québec, une maison qu’on nomma aussi « la Friponne », et dont on donna la direction à un nommé Pénissault, qui a tant fait parler de lui sous le munitionnaire Cadet. »

Un mot encore sur le sieur Varin fera peut-être mieux connaître le personnage. Le peuple a une expression typique pour qualifier l’individu qui, une fois parvenu à la richesse ou aux honneurs, regarde ses anciens égaux du haut de sa grandeur, « quêteux à cheval », dit-il. C’est bien le vrai titre de Varin. Madame Bégon nous dit qu’il faisait sa promenade à cheval dans les rues de Montréal, précédé d’un hoqueton également à cheval et suivi, à respectueuse distance, par son inséparable ami et associé dans ses vols, sieur Martel de Saint-Antoine[1].

En somme, Jean-Victor Varin de la Marre doit être placé dans la catégorie des tristes personnages qui hâtèrent peut-être la chute de la Nouvelle-France.

M. Varin avait épousé à Montréal, le 19 octobre 1733, Charlotte Liénard de Beaujeu, fille de Louis Liénard de Beaujeu, lieutenant de roi des

  1. Rapport de l’archiviste de la Province de Québec.