Aller au contenu

Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tulation de Montréal. Nous disons la fin. Oui, c’était la fin de l’exploitation mais Martel traversa la mer avec un beau magot dans ses bagages. Le fils du petit marchand de Port-Royal sollicitant, la larme à l’œil, un petit emploi dans les bureaux de Québec, était devenu plusieurs fois millionnaire.

Mais la rétribution vint pour lui comme pour les autres. En novembre 1761, il fut arrêté et mis à la Bastille.

Martel, malgré son court séjour en France, avait déjà réussi à se faire des amis. D’ailleurs, son frère le Jésuite était alors en France et c’est peut-être lui qui lui procura des protecteurs. L’archevêque de Tours, puissant auprès de la cour, essaya de le faire remettre en liberté. Le président du Conseil de Marine tint ferme et, le 1er décembre 1761, il écrivait au prélat qu’il était inutile d’insister.

M. Martel reçut sa sentence le 10 décembre 1763.

Le jugement porté contre Martel de Saint-Antoine était précédé des considérants suivants :

« Le dit Jean-Baptiste Martel de Saint-Antoine dûment atteint et convaincu,

« Primo — D’avoir profité sciemment des gains illégitimes provenant du surhaussement des prix accordé par le dit Varin à la fourniture des grains de porcelaine, canots d’écorce et ustensiles du pays, tel que colliers de portage, raquettes et