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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/79

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état de défendre son foyer contre les Don Juan. Une lettre de M. Duval au gouverneur de la Bastille, datée du 25 mai 1763, jette un peu de lumière sur les allées et venues de la jeune épouse. Nous n’avons pas la lettre même de M. Fayolle à son frère, mais l’épître de M. Duval nous laisse deviner ce qu’il lui disait. Lisons : « J’ay l’honneur de vous envoyer, Monsieur et cher amy, une lettre que M. Fayolle, le commis de Mgr le duc de Choiseul, à Versailles, vient de m’adresser pour Monsieur son frère, prisonnier à la Bastille.

« Je vous diray que ce M. Fayolle de Versailles est un homme de grand mérite à tous égards ; que c’est lui qui a avancé tous ses frères et qui les a tous placés, et qui leur sert de père.

« La lettre qu’il écrit à son frère n’intéresse en rien et ne parle en rien ni du service du Roy, ni du secret et service de la Bastille, ni de l’affaire du Canada. Il prévient seulement son frère sur ce qu’il faut qu’il sache par rapport à sa femme qui est jeune et assez jolie ; et il est bon qu’il en soit prévenu, avant que des gens de la famille viennent lui parler à la Bastille. Ainsi, Monsieur, vous aurez la bonté de remettre cette lettre au prisonnier, dans le moment que mon pacquet vous parviendra ; cecy est pour le bien et l’avantage de tous.

« Je laisse cette lettre ouverte pour que vous la lisiez, parce que vous estes l’officier du Roy, du ministre et du magistrat. Mais, pour ne point affliger le prisonnier, je vous prie, avant de la lui remettre,