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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/91

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tie de nos équipages pour suffire à nos dépenses. »[1]

On ne dissimule pas des maisons, des terres, des biens seigneuriaux comme on cache des écus et des billets de banque. Si Cadet avait eu autant de propriétés dans les villes de Québec, des Trois-Rivières, de Montréal et ailleurs, nous en aurions des traces. Sous le régime français, tout comme aujourd’hui, les achats de maisons et d’emplacements se faisaient par actes notariés. La plupart des greffes de nos anciens notaires existent encore. Nous avons pris la peine de les compulser, particulièrement ceux des notaires que le munitionnaire Cadet employait. Il y a bien par ci par là quelques achats de propriétés mais non par centaines et même par douzaines ainsi que veut nous le faire croire le malin mémorialiste.

Malgré les fautes commises par Cadet on ne peut s’empêcher d’avoir une certaine sympathie pour cet homme presque sans instruction et parti de rien qui, cependant, devint l’homme le plus riche de la Nouvelle-France. Il avait le génie de l’organisation, du détail, de la finance. En 1759, les flottes anglaises contrôlaient absolument la navigation entre les ports de France et le Saint-Laurent. Les vaisseaux du Roi n’arrivaient dans la colonie que rarement et ceux qui parvenaient à faire la traversée ne le devaient qu’à l’habileté de leurs com-

  1. Rapport de l’archiviste de la province de Québec, 1924-1925, p. 198.