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Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/95

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livres d’aumône et, en outre, à six cent mille livres de restitution envers le Roi, et, enfin, à rester à la Bastille, sous le bon plaisir du Roi.

On ignore ce que devinrent Corpron et sa famille après cette condamnation. Il est certain que madame Corpron ne revint pas dans la Nouvelle-France. Quant à Corpron, avec les deniers si mal acquis au Canada, il dût acheter un bien noble quelque part, ce qui lui permit de faire disparaître le nom flétri de Corpron pour le remplacer par un autre moins compromettant.

François Maurin


On dit généralement que les bossus ont de l’esprit. François Maurin avait double bosse et il avait conséquemment deux fois plus d’esprit qu’un bossu ordinaire. C’est, du moins le témoignage que rendent les contemporains de cet être disgracieux.

Né en la paroisse de Tarnac, au diocèse de Xaintes, en Saintonge, Maurin passe dans la Nouvelle-France sans le sou. Mais il était intelligent, instruit, fort en chiffre, et il trouva tout de suite de l’emploi chez des négociants de Montréal.

Quant Cadet devint munitionnaire général, il lui fallait à Montréal un commis pour s’occuper de ses affaires. On lui suggéra Maurin comme l’homme qui lui rendrait le plus de services.

Cadet se trouva si bien de son commis qu’il lui donna peu après la maîtrise presque absolue de ses