Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/511

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sant partie du mélange avec d’autres matières qui, en apparence, ne contribuent pas beaucoup à la végétation ; mais on aura lieu de remarquer bientôt que le blé a parfaitement réussi dans chacune de ces matières employées séparément, & dans le sablon même le plus pur. »

» XIIe. expérience. Les décombres de bâtimens sont composés ordinairement à Paris, de pierres brisées, de vieux plâtre, de mortier détruit, de fragmens de briques, &c. J’ai employé pour la douzième expérience, cinq huitièmes de cette sorte de décombres, & trois huitièmes d’argile. Les épis que ce mélange a produits en 1771, étoient en général assez beaux, mais il y avoit des pieds de blé maigre & peu élevés ; la production fut plus avantageuse l’année suivante, & elle le fut moins en 1773. La touffe de blé que donna ce mélange étoit peu fournie, & dans le nombre des pieds foibles dont elle étoit composée, on n’en remarquoit que cinq ou six qui portassent d’assez beaux épis. »

» XIIIe. expérience. J’employai pour cette expérience-ci, deux huitièmes d’argile, quatre huitièmes de sable, & deux huitièmes de marne : le succès fut complet en 1771. Je n’obtins pas le même avantage en 1772, quoique ce mélange m’ait donné de beaux épis cette année-là ; cependant les pieds de blé n’y étoient pas abondans, & en général ils étoient foibles. Ce petit nombre de tiges, & cet état de foiblesse, fut encore plus marqué en 1773. »

» XIVe. expérience. Il n’entroit dans le mélange relatif à la douzième expérience dont j’ai rendu compte que de l’argile & des décombres dans la proportion de trois à cinq. J’ai fait usage de ces mêmes matières, mais en moindre quantité, pour la quatorzième expérience, & je les ai mêlées avec d’autres propres à rendre le composé différent. Sur six vingt-quatrièmes d’argile, j’en ai mis huit de décombre, quatre de sablon, & six de marne. Le produit de ce mélange a été assez beau en 1771. Il a pleinement réussi en 1772, mais en 1773 il n’a pas été aussi avantageux. Ce mélange a donné, à la vérité, en 1773, quelques épis assez beaux, & il y avoit un assez grand nombre de tiges, mais elles étoient basses, & n’avoient pas la vigueur de celles que j’avois obtenues l’année précédente de cette terre composée. »

» À mesure que j’entre dans le détail de mes expériences, on doit s’appercevoir que l’année 1773 ne leur a pas été aussi favorable, en général, que les deux précédentes ; & que dès-lors il y a lieu de présumer que des circonstances particulières, telle qu’une sécheresse trop long-tems soutenue pour la manière dont je faisois mes épreuves, ont pu influer autant sur leurs produits & y avoir occasionné un affoiblissement, que la nature même des mélanges qui les ont donnés. Au contraire, les blés venus en pleine campagne pendant cette année, ne s’en sont presque pas ressentis. »

» XVe. expérience. On regarde ordinairement comme un terrain maigre & peu fertile, celui qui ne contient qu’une petite quantité de terre franche, & où le sable, les cailloux, la craie & d’autres matières de cette espèce dominent. Je cherchai, pour