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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1781, tome 1.djvu/514

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sumois que les cendres pouvoient convenir. J’en mêlai donc deux huitièmes avec trois huitièmes d’argile & une égale quantité de sable. Le blé que j’obtins par cette expérience, réussit assez bien la première année ; j’y eus un succès complet en 1772 : il ne fut pas tel, à beaucoup près, l’année suivante ; la touffe de blé étoit peu fournie ; les épis cependant qu’elle donna, étoient assez beaux. »

» XXIVe. expérience. L’emploi des fumiers dans les terres labourables & dans d’autres terrains plus limités où l’on veut favoriser la végétation, est généralement adopté & d’une utilité bien constante. Pour connoître si, en partie, ils n’agissent pas mécaniquement, je mêlai deux huitièmes de paille fraîche & hachée avec trois huitièmes d’argile & autant de retailles de pierre. Je sentois bien que par ce mélange, & sur-tout par la trop grande ténuité à laquelle j’avois été forcé de réduire la paille pour la faire entrer dans mon expérience, je n’allois pas tout-à-fait à mon but, & je me privois de l’avantage que des pailles un peu longues, entremêlées & mises au hasard par pelotons, eussent pu me procurer pour rendre l’argile moins compacte ; mais il ne s’agissoit que d’une première tentative peu concluante à la vérité, mais propre à me guider pour la mieux faire en grand. Je n’obtins qu’un succès médiocre pendant trois années. Le blé y étoit cependant assez beau en 1772 ; mais en 1771 & 1773, la végétation y fut foible, & je n’en retirai qu’un petit nombre d’épis. »

Toutes ces expériences de M. Tillet ne roulent la plupart que sur des mélanges & des combinaisons de différentes substances, & elles embrassent en général presque tous les genres d’amendemens qu’on donne aux terres ; il s’agit actuellement de connoître, par une nouvelle suite d’expériences, tentées avec la même sagacité, quelles seront les productions de ces substances employées d’une manière isolée. L’académie royale des sciences de Paris nomma des commissaires pour en constater les résultats, ainsi que ceux des expériences suivantes. Il ne peut donc pas exister le moindre doute sur leur vérité : d’ailleurs le témoignage seul de M. Tillet, dont la probité & les talens sont si connus, suffiroit pour le dissiper.

» XXVe. expérience. C’est toujours M. Tillet qui parle. Je pris du vieux plâtre au hasard, & il paroissoit être les débris de quelque corniche d’un appartement. Le blé y a parfaitement réussi pendant trois ans, tant par l’abondance des tiges, & leur vigueur, que par la beauté des épis ; plusieurs d’entr’eux avoient six pouces de longueur, & couramment de quatre à cinq. La touffe de blé fournie par le vieux plâtre, étoit frappante par sa force ; son feuillage étoit large & d’un verd foncé ; la plupart des tiges, vigoureuses en elles-mêmes, s’élevoient à plus de cinq pieds, & les épis, tout en fleurs dans ce moment là, présentoient le coup-d’œil de la plus belle végétation en ce genre. »

» XXVIe. expérience. J’employai du sablon d’Étampes ; il étoit très-pur, très-net, & tel qu’on l’auroit mis en usage pour former du verre. Les pieds de blé ne se trouvèrent pas